Vous n'avez pas pu rater ça. Un article de Philippe Sage appelle au dialogue avec le camp de l'extrême méchanceté.
C'est un article très sympathique qui prône la discussion et l'ouverture à l'autre, quand bien même ce dernier serait tenté par un vote moralement interdit.
Philippe Sage ( qui soit dit en passant reste un des gauchistes les plus aimables de toute la blogosphère) réalisant (c'est qu'il n'est pas bête, en plus) qu'il est contreproductif d'insulter et de diaboliser l'électorat ennemi, tente de convaincre ses coreligionnaires ( les toussevautistes) que les électeurs potentiels du FN sont des êtres humains comme les autres.
Il propose qu'on veuille bien faire pour eux comme on fait pour les assassins ordinaires et considérer que leurs crimes de pensée sont des appels à l'aide, des cris de souffrance de bêtes blessées par la vie, qu'un regard compassionnel accompagné d'une main tendue pourrait doucement ramener dans le troupeau.
Bref, il veut leur donner une deuxième chance. Le brave garçon.
Son texte m'a émue.
J'ai eu honte tout à coup.
Oui, honte de la façon dont nous, les méchants, traitons les gauchistes.
Car que faisons nous, tous sur nos blogs, si ce n'est de les railler, les insulter, les traiter d'imbéciles ou de traitres ? Quand prenons nous le temps d'écouter ce qu'ils ont à nous dire, de nous mettre à leur place sans les juger, d'essayer de comprendre comment on peut être à la fois aveugle et sourd sans même en avoir conscience ?
Nous voyons leur air béat, entendons leurs raisonnements pathétiques, constatons les contradictions permanentes dont ils font preuve et que faisons nous ? Nous nous moquons !
Mais que savons nous de ce qui se cache derrière leurs regards naïfs ? Qui nous prouve qu'ils ne possèdent pas quelques circuits neuronaux encore utilisables ?
Et si leur petit cœur pleurnichant en permanence sur tout ce qui est étranger , surtout si c'est nocif, cachait en fait un cerveau, un vrai cerveau prêt à fonctionner ?
Oui, je sais qu'ils sont ridicules, qu'ils passent leur temps à donner de faux arguments et que lorsqu'on les accule au pied du mur de leurs affirmations paradoxales, ils finissent ratatinés en boule par cracher des phrases toutes faites et des généralités sans fondement.
Mais ils y croient...
Oui, je sais, cela parait à peine croyable, mais ils croient à ce qu'ils racontent ! Ils croient sincèrement que si on ne se voit aucun ennemi on n'en a pas, que si on est dociles on servira d'exemple au monde entier, que si on nous greffe une nouvelle tête on se sentira mieux qu'avant.
Ne les repoussons pas : ils souffrent. Telle une minuscule trace de vie persistante sur une planète dévastée, un petit quelque chose au fond d'eux leur murmure que la botte souveraine de la réalité est en marche, que le roi est nu et que son cul lui pèle.
Ecoutons les patiemment, ne les interrompons pas, ou alors simplement pour les conduire vers le bout du bout de leurs raisonnements, avec douceur.
D'un ton très patient et doux, susurrons leur " mon gros lapin, tu la vois comment la suite..."
et parfois, les larmes aux yeux, le gauchiste ayant vidé entièrement son sac, constatant le vide sidéral qu'il y a au fond, s'écroule devant nous comme un enfant épuisé de larmes et là, c'est le miracle : il se convertit !
Allons mes amis, certains sont récupérables. Ne les laissons pas tomber !