Vous ne pensiez tout de même pas que j’allais pouvoir rester silencieuse sur le sujet dont tout le monde parle (les médiocres résultats scolaires des Français) ? bien sur que non, et comme le fameux professeur Rolin, la dxdiag a toujours quelque chose à dire.
Aujourd’hui mon goût pour la métaphore m’amène en cuisine. C’est après avoir jeté un plat de poisson que je peux l’affirmer sans détour : si vous avez de mauvais produits à la base, quelle que soit la recette et quelles que soient les méthodes de la cuisinière, vous aurez un plat totalement pourri.
Pour ce qui est des apprentissages, admettez qu’il puisse en être de même.
La petite cuisine de la transmission des connaissances nécessite en effet trois choses :
Des enseignants compétents, des méthodes qui ont fait leurs preuves ET des élèves sur les quels les premiers PEUVENT utiliser les seconds.
Les enseignants eux-mêmes ne semblent avoir ni moins de connaissance des matières qu’ils enseignent ni moins de sens de la pédagogie que leurs prédécesseurs. Combien de professeurs des écoles, bac plus 4, sont plus armés à priori pour enseigner que les instituteurs des années 50 qui parfois à peine sortis de terminale étaient placés à 19 ans sur l’estrade.
Les méthodes par contre semblent avoir pâtit des conséquences du discours à la fois déconstructeur et gentillet de bien des penseurs de l’éducation. Et quand on lit Meirieu , on voit bien qu’il a toujours été prêt à sacrifier des générations d’élèves sur l’autel de l’innovation pourvu que celle-ci ait porté son nom.
J’ai déjà parlé de lui dans ce blog , LA si ça vous intéresse.
J’aimerai ici insister sur l’ingrédient principal de la réussite en cuisine-scolaire , nommé ici elève :
Qui a eu l’occasion de visiter un jour une école l’a constaté : alors que les hussards de la république étaient face à des groupes de 50 bambins et qu’on entendaient les mouches voler, l’enseignant de nos jours est face à un enfant roi turbulent.
Education laxiste, parents démissionnaires, médias et jeux vidéos omniprésents, société consumériste, tout concours à faire des bambins des consommateurs de divertissement, agités en tout sens, n’écoutant rien et n’obéissant pas.
Elevés sans contraintes, ils ne supportent pas celle que la situation d’apprenant rend inévitable.
N’écoutant rien, ils n’apprennent rien, ne sachant rien, rien ne les intéresse, ne s’intéressant pas ils s’ennuient bruyamment, gênant en permanence ceux qui voudraient encore apprendre.
Il est évident que si les réfractaires sont en petit nombre, la classe est encore gérable et que l’échec ne se généralise pas.
Mais qu’en est-il des lieux où l’opposition est majoritaire en classe ?
C’est qu il y a des endroits où les méthodes éducatives non contraignantes sont a peu près généralisées.
Des endroits dans lesquelles il y a, en plus, remise en cause systématique de l’autorité des femmes (majoritaires dans l’enseignement surtout en primaire)
Des endroits où la valeur même du contenu des apprentissages potentiellement transmis est délégitimé.
Des endroits où il est dit aux enfants que quelqu’un leur doit tout ,et dont ils déduisent qu’ aucun effort ne saurait leur être demandé.
Des endroits où certains parents ont probablement cru, qu’en restant ici pour faire naître des petits Français, cette simple étiquette en ce simple lieu, servirait de clé devant à elle seule assurer leur réussite. Quelle frustration quand la pensée magique ne fonctionne pas, et quelle rage alors à l’égard de ceux qu’on soupçonne d’avoir empêché la magie !
Tiens donc, après avoir écrit l 'article ( si si je vous le jure) j 'ai eu connaissance de cette vidéo :
on y parle des ingrédients.