Dangereux tyrolien armé d’un 9 mm
Je suis râleuse et je ne suis jamais contente.
La preuve: voici deux petites histoires quelque part contradictoires et j’ai pesté dans les deux cas.
Histoire 1 :
Le 16 juillet 2010 en Seine Saint Dénis, suite à des échanges de tirs, la préfecture demande une intervention de la police. Les forces de l’ordre procèdent à des fouilles dans des halls et des caves, trouvent un pistolet 9 mm. La police scientifique y relève de l’ADN ce qui permet d’interpeller deux suspects.
Au tribunal Les avocats de la défense sortent eux aussi une arme, celle du droit ou plutôt celle de l’usage légal de la faille : dans le dossier ne figurait pas l'autorisation écrite du bailleur ou des propriétaires pour investir les parties communes.
Le tribunal donne raison aux avocats.
La saisie du pistolet n’était pas légale. Tout le dossier d’accusation s’écroule.
Ça m’a agacé et j’ai trouvé scandaleux que la justice Française ne soit pas là pour dénoncer les méchants et protéger les citoyens mais, qu’ y ayant pratiquement renoncé, elle se contente d’appliquer les règlements.
J’ai râlé en disant que n’avons plus de juges mais des sortes de bureaucrates chargés seulement de surveiller le bon déroulement des procédures et de vérifier toute la forme indépendamment du fond. Une justice de garde champêtre chargée de contrôler la conformité des vélos. Une justice mécanisée, empêtrée dans la paperasserie et qui pourrait à la limite se passer de la présence humaine, toute informatisée, afin que le moindre « défaut » déclenche un message d’alerte du logiciel, les rares dossiers absolument parfaits étant conclus par une ordonnance de peine automatique, délivrée par un distributeur.
Histoire 2
Un retraité autrichien amateur de jardinage et de chant « a capella » s’est entraîné au chant tyrolien tout en tondant sa pelouse un vendredi après midi.
De pieux musulmans du voisinage écoutaient au même moment l’appel à la prière venant de leur mosquée. Reconnaissant une analogie certaine entre le bruit tyrolien et celui du muezzin ils se sont estimés offensés et moqués et ont porté plainte.
Une justice se contentant ici d’appliquer les règlements leur aurait probablement donné tort. Il n’est pas interdit en Autriche de chanter en tondant une après midi ordinaire de semaine.
Oui, mais là justement, le juge ne s’est pas arrêté à la forme mais a jugé le fond, et c’est ainsi
que donnant raison aux plaignants, les estimant odieusement ridiculisés par le vieil Helmut, il a condamné celui-ci à une amende de 800 euros.
Ça m’a déplu, AUSSI ! Je trouve qu’il aurait dû appliquer simplement le règlement.
Alors que pour l’autre affaire j’aurai préféré que le fond compte davantage que la forme
Vous voyez que je râle tout le temps.
En tout cas je m’interroge : la justice fonctionne elle différemment selon les pays à l’intérieur de l’Europe ?
Peut-être, un juge français aurait-il estimé que le règlement permettait de chanter, y compris des horreurs, dans son jardin. Si, c’est possible !
Peut-être un juge autrichien aurait-il estimé qu’empêcher de nuire des possesseurs d’armes illégales était plus important que d’avoir une autorisation écrite pour fouiller les poubelles. Si, c’est possible !
Ou alors… où alors…éventuellement… les juges , en France, en Autriche, partout peut être, se servent-ils tout simplement du droit,comme ça les arrange, en fonction des cas… pour ne pas stigmatiser des gens très très susceptibles…mais c’est une simple hypothèse.
