Service public, sur France Inter, a changé de présentateur. La belle Giordano anime depuis la rentrée une émission "impertinente" dit-elle, avec justesse ( je trouve très impertinent en effet le culot total avec lequel on nous y endoctrine ).
Bonnet blanc et blanc bonnet, elle a été remplacée à 10 heures par Guillaume Erner, sociologue promu présentateur et qui ce matin, proposait aux auditeurs une émission sur le thème de la laïcité avec comme invité principal le dénommé Gilles Kepel, politologue ultra-diplômé et visionnaire^^, qui en 2000 dans un ouvrage intitulé "Jihad" concluait que la radicalisation de l'Islam était un signe de déclin plutôt que de montée en puissance ( puisqu'on vous dit qu'ils se battent entre eux ! alors quoi, si c'est pas une preuve ! puisqu'on vous dit que ça décline !)
Monsieur Kepel parle arabe, et a deux doctorats, ce qui lui permet d'écrire des livres formidables sur la banlieue et de faire en quelque sorte autorité en la matière.
Son dernier ouvrage " les banlieues de la république" est née d'une enquête visiblement approfondie dans des zones colorées où la diversité est homogène et l'éclectisme religieux uniforme.
Monsieur Kepel semble avoir utilisé une des méthodes de sociologie dite d'enquête qui consiste à demander directement aux gens pourquoi ils font ce qu'ils font et ensuite à conclure qu'on sait pourquoi ils font ce qu'ils font.
Sa méthode lui a donc permis de conclure que si les musulmans musulment, c'est qu'ils sont tout malheureux et tout discriminés, ils le disent eux même cqfd
La coexistence en banlieue d'un taux d'échec scolaire record, d'un chômage endémique et d'une islamisation permettent également au sociologue de conclure que le développement spectaculaire de l'islam dans les quartiers est la conséquence des deux autres éléments statistiques.
"L'Islam est une compensation." Sic
Les jeunes de banlieue s'islamisent parce qu'ils sont chômeurs et sont chômeurs parce que l'école les a mis en échec. ("la figure la plus détestée par bon nombre de jeunes est celle de la conseillère d'orientation à la fin du collège" c'est dire si elle est méchante)
J'imagine avec horreur ce qu'on ferait en médecine d'enquêtes épidémiologiques de ce niveau.
Lorsque l'on prouve une corrélation entre le nombre d'heures qu'ils passent devant la télévision et l'obésité des enfants, s'adresse t-on ensuite à des ingénieurs pour leur demander de faire évoluer la technologie des écrans plats pour que les ondes cessent de diffuser des calories ?
Aurait-on idée de fermer les services de réanimation au motif que la mortalité y est en général bien supérieure à celle qu'on trouve en rhumatologie ?
ça vous parait ridicule ?
C'est pourtant sur ce genre de raisonnement que nos élites non scientifiques s'appuient.
Ainsi dans le milieu du handicap, que j'ai beaucoup fréquenté, j'ai entendu souvent des gens bardés de diplômes argumenter contre le maintien en maternelle des enfants déficients au prétexte qu'il est prouvé que lorsque l' on "redouble "sa grande section on a plus de chance d'être également en difficulté scolaire plus tard. (ce à quoi je répondais en général ironiquement qu'un ou deux ans d'avance étant statistiquement lié à la réussite au bac avec mention , il serait bon de faire sauter une classe à tout le monde pour augmenter le niveau général)
Tout cela pourrait être très drôle, si les conclusions de nos sociologues aux raisonnements tordus, n'orientaient pas directement les politiques.
En l'occurrence le diagnostic de Kepel est suivit par une ordonnance qui consiste à donner à la jeunesse de quoi s'intégrer économiquement et socialement.
Projet a priori sympathique ( qui pourrait ne pas souhaiter donner à la jeunesse de quoi s'intégrer économiquement et socialement ? ) mais qui, traduit en langage socialiste consistera à remettre une grosse couche de pognon dans les banlieues en priant le dieu république pour qu'ils arrêtent de "trop musulmer" tout en les laissant à leur musulmanose et en ouvrant les frontières aux musulmans.
Inutile de dire que l'islamisation des pays musulmans - même diagnostic même traitement- ne saura se limiter... que si on compense aussi, chez eux, ce sacré sentiment qu'ils ont d'avoir quelque chose à "compenser".
Je me demande bien où on va trouver l'argent parce qu'ils sont vraiment très nombreux à compenser un peu partout inchalla !
Ps: On remarquera avec un certain plaisir que quoi qu'il en soit, nous sommes comme d'habitude passé à la phase 2 de la valse des arguments, et qu'après avoir nié l'islamisation des quartiers on est passé à l'étape suivante :
Il n'y pas d'islamisation...et en plus c'est parce qu'ils n'ont pas de boulot. (on avance un peu, si si )