J'ai, vous le savez, de nombreux amis de gauche et aussi de centre droit gauchisant.
(Plus quelques potes bien nauséabonds, avec lesquels les relations sont reposantes puisqu' étant du même avis sur les sujets les plus pourris de France, nous arrivons à passer de bons moments à parler de tout autre chose, ce qui est très agréable, mais n'est pas le sujet du jour)
Je passe une partie de ma vie sociale à essayer de comprendre pourquoi le point de vue de mes amis bien-odorants sur l'état du monde en général et de la France en particulier est à ce point différent du mien.
Ils ne sont pas stupides...enfin pas plus que moi. Et si nous le sommes eux et moi, la question de la différence des points de vue ne s'explique pas pour autant.
(l'hypothèse que je sois, moi, seule parmi eux, stupide, n'est pas retenue pour des raisons qui me sont personnelles)
Ils ne sont pas stupides disais-je, en faisant toutefois une exception pour ce brave vieux retraité électeur de Melenchon qui m' a regardée tout étonné quand je lui ai dit que ce qui m'ennuyait le plus avec la gauche c'était la faiblesse qu'elle manifestait à l'égard de l'islamisation de la France, et qui m'a répondu, dans le texte " ah bon ? " pour ajouter ensuite, je vous le jure " Moi les barbus, les voilées, je m'en fous un peu, ce que j'veux pas c'est tout ces bougnoules". sic
Inutile de vous dire qu'il ne se sent pas visé par les qualificatifs de "raciste" et de " xénophobe" dont il entend accuser le FN dans tous les médias puisque lui vote du bon coté.
Mais ne nous attardons pas, ce n'est qu'un exemple, et rien ne me prouve qu'il ne s'agisse pas d'un exemplaire unique ( je crois que non mais n'en ai pas la moindre preuve).
Pour en revenir à "mes" gauchistes, j'ai souvent l'impression, en leur parlant, de jouer le rôle du cancérologue qui vous annonce que vous êtes bourrés de métastases, pendant que le docteur tant mieux de la télé et du "Monde" leur dit qu'ils vont très bien et que s'ils ont parfois mal à la tête, il ne s'agit que de quelques migraines anodines, voir d'une impression de mal de tête.
Souvent, un de leur arguments pour me faire taire ( tâche oh combien difficile) est de me dire qu'il y a des sujets bien plus importants, des sujets économiques sur lesquels je ferais mieux de me concentrer.
Loin de nier l' inquiétude que nous devons avoir concernant les problèmes tels que l'avenir de l'Euro et celui du système des retraites, et le coté passionnant des questions dont on pourrait débattre comme le taux d'imposition idéal pour remplir les caisses vides qu'on souhaite pouvoir vider davantage, je leur accorde bien volontiers que ces sujets sont importants.
Ils sont alors satisfaits, pendant une demi seconde, le temps que je leur
fasse remarquer que des fractures multiples sont graves mais moins qu'une insuffisance hépatique évoluant vers le stade terminal et de les ramener de force à mes chameaux moutons.
Aculés sur le sujet, peu d'entre eux ( je parle des gauchistes sympas que je fréquente) considèrent que l' immigration massive et l'islamisation de la France est un bienfait.
Ils admettent que l'enrichissement par les diversités est parfois décevant, et que la paix et l'amour ne sont pas les caractéristiques les plus remarquables de l'islam.
Ils ne sont donc pas complètement aveugles.
Ils se contentent de minimiser les risques, de dire que "Oui mais ce n'est pas si grave parce que...." "Il n'y a pas tant d'immigrés que cela", "L'islam de France s'adaptera de mieux en mieux à la laïcité" "Certains sont très bien intégrés, les autres s'intégreront" " On s'en sortira par l'école" ...etc etc
Et nous arrivons là au moment de la discussion où je n'arrive plus à rien car ils passent du coq à l'âne au fur et à mesure que je leur présente des arguments qu'ils contournent le plus vite possible pour m'étourdir dans le but que je finisse essoufflée sans pouvoir mener à terme aucune de mes réponses sur chaque sujet précis qu'ils interrompent pour digresser afin de m'assener le coup fatal " ah mais t'exagères, moi je ne vois pas du tout les choses comme toi".
C'est bien là la question : ils ne voient pas les choses comme moi, oui mais pourquoi ?
Quel est leur intérêt à refuser autant les informations que je tente de leur délivrer et qu'ils repoussent en s'agitant en tout sens ?
Mes amis s'appellent "Charlotte" ou "Jean-Claude", ont été élevés comme moi dans le milieu de la bienpensance bisounourcienne la plus pure, ne surfent pas sur Internet, lisent uniquement les journaux sympas et les essais de Bourdieu et sont donc désinformés.
Le fait qu'ils repoussent les informations précises, vérifiables, sourcées que je tente en vain de leur fournir prouve qu'ils volontairement désinformés.
Mes amis ne sont pas propriétaires de grandes surfaces dans lesquels les familles nombreuses venues des pays lointains remplissent des caddies, ni d'usines ayant intérêt à tisser des liens très amicaux avec le Maghreb, ils ne touchent aucun droits d'auteur sur des livres dénonçant la colonisation, ne se présentent à aucune élection et n'ont donc pas besoin de donner des gages à un électorat potentiel de nouveaux français, ils ne seront jamais invités dans les émissions de Drucker quand bien même leur discours serait de la pure langue de bois, ils ne sont pas payés directement par le qatar et n'ont aucun lien avec l'ambassade des états unis.....ils n'ont donc aucun intérêt autre que psychologique à continuer à évoluer dans l'empire du bien.
Leur motivation essentielle se résume à mon avis au fait qu'il est bon de se sentir sympa et qu'il est doux de ne pas se sentir menacé.
Les gens comme mes amis sont nombreux.
D'où le double objectif de nos élites qui est de délimiter en permanence le cadre de la pensée correcte permettant d'appartenir au groupe des gentils, et de minimiser toutes les informations inquiétantes en relation avec l'immigration.
Je pense donc que notre espoir, si l'on peut encore en avoir un, est que le cadre de la pensée correcte se rétrécisse au point que certains gentils se trouvant, sans pour autant avoir bougé d'un cil, exclus du monde du bien en viennent à s'interroger sur la validité des critères de définition (coucou Michel Onfray).
Ça, et bien entendu le fait que les informations inquiétantes ne pourront pas toujours être rebaptisées Vladimir.