Que pouvons nous bien faire qu'attendre ?
Attendre que les "Vladimir" soient assez nombreux pour que la France panique.
Mais l'attente risque d'être très longue, étant donné que le nombre de Vladimir a tellement augmenté que quand on interroge les témoins traumatisés par eux, ce sont aussi de sortes de Vladimir qui témoignent... ce qui conforte l'idée qu'il n'y a pas de spécificité aux VladimirS.
Alors qu'en fait il y en a une puisqu'on les reconnaît avant que leur identité ne soit connue.
Celui du jour s'appelle Fayçal. Il a été refoulé d'une discothèque par un videur qui avait cru en le voyant qu'il n'était pas fréquentable. Pour prouver, probablement, que cet a priori était faux Fayçal a tué deux personnes.
Il devait être un peu déséquilibré. Je dis "il" , mais en fait ils devaient être deux " déséquilibrés" (deux déséquilibrés en même temps, ce n'est vraiment pas de chance), puisqu'il avait un complice, enfin, un complice présumé ou présumé complice, devrais-je ajouter.
J'ai d'ailleurs affreusement tort de dire que Fayçal a tué deux personnes, sans tenir compte de la présomption d'innocence : après tout on n'est sûr de rien et le procès, s'il a lieu, pourrait prouver l'innocence de Fayçal qui s'est retrouvé sans savoir comment avec une kalachnikov à la main, sortie d'on ne sait où, et puis ensuite, vous savez ce que c'est, le coup est parti tout seul.
Les coups partent souvent tout seuls en ce moment car les armes sont délicates et susceptibles, surtout depuis qu'elle sont essentiellement maniées par des gens qui détestent être soupçonnés d'être violents, et que l'affront du soupçon rend capables d'utiliser des armes de guerre en pleine rue, et en pleine paix, comme ça, juste parce qu'ils sont mécontents.
Les coups partent tout seuls, les balles, mais aussi les coups de couteau ou les coups de poings. C'est une question de regard. Une question de contrariété.
"Il ne faut pas contrarier le fous" disait-on, on ajoutera qu'il ne faut surtout pas contrarier les Vladimir ni les Fayral.
Ni les éviter (ce qui serait le programme des gens frileux repliés sur eux mêmes)
Car n'oublions pas que tous ces petits dérapages de balles, d'armes blanches ou de poings, c'est simplement le prix à payer pour avoir le plaisir de voir des Vladimir et des Fayral, mais gentils tout plein ceux là, remplir des discothèques à Lille et des collèges un peu partout en France, et ça, c'est un bonheur qui vaut bien quelques sacrifices.
Un témoin interrogé hier matin se scandalisait au micro d'une journaliste : "Mais enfin on n'est pas aux Etats-Unis, ici ce n'est pas le Bronx !" Affirmait-il avec force.
Mais si, justement ! si : on est aux Etats-Unis, (mais dans des Sous-Etats-Unis) et on a créé des sortes de Bronx, sans doute inévitables aux USA mais tout à fait optionnels ici, et maintenant on les a. On ne devrait pas s'étonner de créer le même plat quand on applique une même recette, mais on s'étonne.
Maintenant on a des Bronx, dans la version essentiellement atteinte de musulmanose, en plus.
On a des Bronx et on n'est pas contents ?
Mais les " Bronx" il parait que c'est bien. Les américains nous les ont conseillés : ils en avaient fait l'essai et devaient en être très satisfaits pour les promouvoir auprès de leurs concurrents, j'imagine.
On a des fucking Bronx et on est surpris ?
Sans doute croyait-on à la magie des lieux : comme si ce n'étaient pas les populations qui faisaient un pays mais la géographie.
Comme si une greffe de cerveau ne changeait pas la personne préservée dans l'enveloppe de sa peau.
Alors que faire ?
Rien, attendre. Que voulez vous faire ?