J'ai voulu regarder mardi soir, le premier sujet de l'émission "ce soir ou jamais", et suis bien entendu restée devant le poste presque jusqu'au générique de fin.
J'apprécie particulièrement Taddéï, et sa façon d'inviter toutes sortes de gens dans son émission, y compris des gens très grognons.
D'ailleurs, c'est chez lui que j'ai vu pour la première fois Richard Millet par exemple, et qu'il m'a été immédiatement sympathique tant il faisait peu d'efforts pour l'être.
Ce soir là, il n'y a avait pas de Millet pour mettre de l'ambiance et le rôle du méchant était tenu par un monsieur Nemo, non pas capitaine mais philosophe et dont on comprit dés qu'il prit la parole , que malgré son air bonasse, il ne risquait pas de gagner le concours de camaraderie auquel les gens de gauche s'obstinent à vouloir participer... éventuellement jusqu'à ce que mort s'en suive (la notre de préférence).
Je faillis tout de même un moment éteindre, pour cause de "Sollersophobie" :
Un début d'allergie m'avait fait prendre Sollers en rhume des foins depuis un moment déjà en d'autres occasions, mais ( nocivité croissante de l'allergène ou sensibilité accrue de l'allergique ?) mardi il me parut particulièrement insupportable, interrompant sans cesse tous les intervenants pour dégoiser des tirades ridicules, se prenant visiblement pour un Lucchini ou un Jouvet.
Quel plaisir ce fut d'entendre Robert Menard lui dire " le talent n'excuse pas la bêtise"!
La haine croissante entre ces deux là pendant la durée de l'émission faisait plaisir à voir et fit que je me maintins à mon poste.
Il y avait bien entendu plein d'autres invités... dont un historien, un certain Nicolas Offenstadt ...à qui je peux dédier ironiquement le précédent billet.
Mais bon, si je vous parle de tout ça, ce n'est pas dans le but de vous raconter toute cette soirée, mais de vous parler de la discussion sur le film "intouchables", que Taddéï avait programmé vers la fin et que j'aurais donc manquée si je m'étais tenue à mes résolutions. (allez, on regarde juste le début^^)
Dés que le sujet fut abordé, je me doutais que seul P. Nemo allait monter au créneau et oser toucher aux intouchables, et que même Menard n'aurait rien à dire si ce n'est du positif au sujet de ce "monument du cinéma français".
Bien entendu ceux qui avaient vu le film n'avaient que des éloges à en faire, et ceux qui ne l'avaient pas vu n'avaient aucune critique à formuler.
Le consensus semblait total lorsque P Nemo intervint pour tenter d'expliquer que ce film promouvait les valeurs de la banlieue, et qu'un message était passé au spectateur sous forme de symboles. Il fut rapidement interrompu par tous les autres, plus ou moins outrés, y compris Ménard, comment osait-il en effet, chercher ainsi la petite bête et se livrer au décorticage d'un scénario dont le but n'était bien entendu que de distraire et de rendre les gens heureux.
Ainsi donc, mais on n'en sera pas surpris, les mêmes qui passent leur temps à disséquer la moindre phrase pour y dénicher des sous-entendus voire des messages cryptés, les chercheurs infatigables traquant d'infimes traces de sexisme, racisme, homophobie et autres crimes odieux, dans les publications parfois les plus anodines, voudraient non pas pouvoir nous contredire, ce qui serait de bonne guerre, mais nous interdire jusqu'à la moindre analyse, de ce film prévu pour rester dans l'histoire en tant qu'œuvre majeure du box office.
Explicite, implicite ? Hein ? connais pas !
Représentations, images, symboles ? Mais de quoi vous causez ?
C'est bien entendu par le pur hasard, et sans "penser à bien", que les scénaristes nous proposent l'histoire vraie d 'un sympathique banlieusard tout en muscles et en gaité qui sut rendre la joie de vivre à un vieil indigène handicapé par sa paralysie... aussi bien que par sa méconnaissance des pratiques "culturelles" à la mode.
Inutile donc d'y voir quelque intention si ce n'est celle de nous distraire.
Et c'est certainement tout à fait par hasard aussi que le scénario au succès magique semble coller presque point par point avec une belle histoire, dont l'inspiration véridique m'avait semblé évidente l'an dernier :
( ancien billet)
On est à la limite du plagiat là, non ?
Sur ce, je pense que je vais me faire un devoir de regarder ce film pour vérifier mon hypothèse, qui est que s'il plait autant, c'est probablement moins pour le message qu'il dissimule que malgré cela...j'ose le croire.
Je me "sacrifierai" donc pour vérifier qu'il s'agit d'un film très amusant, bien joué et distrayant et qui, comme par hasard nous pousse à aimer la diversité.
Certaines publicités sont vraiment très réussies.
Je terminerai en vous parlant d'un jeune mal-pensant déconcerté devant la longueur des queues qui s'étalaient devant les cinémas au moment de la sortie du film. Il avait reconnu dans la foule un groupe d'amis qui lui avaient avoué peu de temps auparavant à quel point ils se sentaient en insécurité dans Paris, à certaines heures et dans certains quartiers, et n'osaient même pas entrer dans les bars s'ils y apercevaient des cpf.
"Enfin, ils ont peur de tous ces mecs et ils vont quand même voir "intouchables" s'étonnait-il.
Oh, mais , justement, m'étais-je dis, ils y vont pour en avoir moins peur.
Je suis bien persuadée qu'une partie de l'incroyable succès de ce film réside également là.