Le 09 02 2012, un des reportages de l'émission "envoyé spécial", s'est visiblement inspiré du scénario du célèbre "LE 6° SENS".
Je rappelle que ce film met en scène un psychothérapeute joué par Bruce Willis ( très chouette ce Bruce Willis !), chargé d'aider un jeune garçon très triste qui prétend voir de ses yeux les fantômes des gens décédés.
Tout au long du film un certain nombre d'indices sont disséminés et induisent chez le spectateur un sentiment de bizarrerie, une incompréhension qui se maintient jusqu'aux derniers plans du film que seule la scène finale nous permet de lever .
L'astuce suprême de ce film est de tout faire pour que l'on s'identifie au personnage principal du psychothérapeute, ce qui nous empêche de comprendre les indices pourtant bien visibles et qui ne prennent sens qu'à la fin, lorsque les dernières minutes nous font basculer en nous révélant que l'on s'est trompé dès le début, avec B Willis, et que c'était le point de vue de l'enfant qu'il aurait fallu adopter.
L'ispice d'enquête faite par France 2 sur la mouvance islamophobe peut se lire en suivant les principes du scénario sus cité : nous sommes invités à voir ce que l'on voit et à entendre ce que l'on entend, du point de vue du journaliste qui ne croit pas à l'invasion musulmane et qui tente vainement de convaincre ceux qu'il interviewe que leurs "visions" relèvent du domaine du simple fantasme.
Cependant, et comme dans le 6 ° sens, des indices sont plus ou moins discrètement livrés aux téléspectateurs les plus attentifs.
Quelques indices discrets d'abord :
Lorsque que l'on nous montre des adhérents du bloc identitaire collant des étiquettes ironiquement à la gloire de l'islam pour remplacer les noms des rues, dans une petite ville de l'Isère où la construction d' une mosquée est.... effectivement prévue.
Aussi quand est filmé un groupe de farceurs à masques de cochon, envahissant (pour infliger sans doute aux clients quelques blessures symboliques )un fast-food qui sépare...effectivement le pur de l'impur.
Ou quand la caméra s'attarde longuement à l'intérieur d'une mosquée, pendant qu'un spécialiste des religions (profession ayant le vent en poupe) nous explique que nos représentations d'un islam envahissant... vient des médias.
Un peu plus loin, les indices prennent un caractère presque surréaliste :
La jeune islamophobe Myriam Picard est filmée dans un quartier de Paris et pendant qu'une voix off nous affirme que "rien ne vient étayer sa thèse de la conquête....et que pourtant Myriam s'accroche à ses idées " le spectateur, incrédule, ne voit autour d'elle que des français au phénotype extra-européens, pendant qu'à l'arrière plan s'affichent non seulement des noms de commerces exotiques tels " Bita Afrique" (!) mais aussi "mosquée Al Fath" et enfin :
"ici, construction prochainement d'un institut des cultures d'Islam "
Comme dans le 6° sens, il suffit donc d'adopter le point de vue des seconds rôles, de comprendre que les journalistes n'ont rien compris pour que le reportage entier prenne sens.
Si l' on part du principe que l'islamisation du pays est réelle et que seuls les journalistes ne l'ont pas encore compris tout s'éclaire, tout prend sens.
Vous imaginez, si à la fin d'envoyé spécial-ment, le journaliste découvrait avec horreur qu'il était muz.....
Myriam au milieu de ses fantômes......